De Margaux BENN
Sélection Prix Bayeux 2019
C’est officiel: 18 ans après leur intervention qui mit fin au régime taliban, les Etats-Unis vont retirer leurs troupes d’Afghanistan. Ils l’ont même promis aux Talibans lors de pourparlers en début d’année 2019. En contrepartie, le groupe extrémiste jure qu’il ne laissera plus le pays redevenir un refuge pour le terrorisme mondial… Le retrait des 14,000 soldats américains d’Afghanistan - qui opèrent à la fois dans le cadre d'une mission de l'Otan pour soutenir l'armée afghane et lors d'opérations antiterroristes indépendantes - aurait des répercussions dévastatrices. Le pays est plus instable que jamais: les talibans contrôlent ou contestent près de la moitié du pays, alors que le groupe Etat islamique mène des attentats particulièrement meurtriers jusque dans la capitale, Kaboul. En 2017, l’Afghanistan a dépassé l’Irak pour devenir le pays au monde où le terrorisme fait le plus de victimes. Et en 2018, plus de civils ont été tués qu’à aucun autre moment depuis le début du recensement de ces chiffres par l’Onu il y a 10 ans. Sans la force de frappe américaine, l’armée afghane a peu de chances de contrer les Talibans, les groupes criminels, et la branche afghane de Daech. Car l’armée nationale est en déliquescence… Minée par la corruption, un taux élevé de pertes et des désertions en masse. Dans le camp Maiwand, anciennement appelé Camp Shank, les soldats se préparent à aller au combat en baskets et uniformes dépareillés (trouvés dans une ancienne base américaine abandonnée, surnommée Zombieland)… Devant l’inefficacité des forces régulières, des milliers de villageois ont pris les armes pour former des “soulèvements populaires”, sortes de milices locales qui ont fini par être en partie financées par le gouvernement. D’autres milices ont été pensées, créées et formées par les Américains… Qui continuent de les soutenir, et même d’en créer. Mais parmi ces groupuscules, beaucoup ont été accusés d’exactions, de tortures et même de crimes de guerre… Souvent motivés par des conflits territoriaux entre les chefs de guerre.
Une co-production Memento et Arte
2019
Ali Jan, victime de la Khost Protection Force, dans son village, dans la province de Khost.
Le village de Ali Jan, victime de la Khost Protection Force, dans la province de Khost.
Sur la route du Logar.
Soldats de l'armée afghane, base de Maiwand, Logar.
Base de Maiwand, dans le Logar.
Mémorial pour les victimes d'attentat, Kaboul.
Malak Maki, chef d’une milice appelée Soulèvement populaire. District de Khogyani, Nangarhar.
Les armes de la milice de Malak Maki, accrochées au mur. District de Khogyani, Nangarhar.
Mohamed, déserteur de l'armée afghane, rencontré pour l'interview dans un restaurant de Kaboul.